Un Remaucourtois fait "la une" de la presse locale.
/image%2F0195134%2F20150321%2Fob_0d1346_loic-2.jpg)
"Remaucourt : Il traverse la Nouvelle-Zélande à pied du nord au sud": (courrier Picard publié le 21/03/2015 par Alice Meunier).
J ’ai des rendez-vous médicaux. Notamment chez l’osthéo. C’est pour la révision des 3 000. » Loïc Jaffro, ingénieur de 30 ans, originaire de Remaucourt, est tout sourire. Son aventure en Nouvelle-Zélande vient de se terminer. Il a parcouru 3 000 kilomètres du nord au sud, à pied. De retour dans son village natal, il en profite avant de reprendre le travail.
Côté aventure, le trentenaire n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà traversé les Pyrénées d’est en ouest, les Alpes et a réalisé une partie du GR34 (le sentier des douaniers autour de la Bretagne). « À chaque fois, c’était des randonnées d’un mois. Ce n’est pas plus compliqué de faire des randonnées plus longues. C’est juste plus long. »
La rando en Nouvelle-Zélande a eu un autre goût. En France, les sentiers sont bien balisés. Là, c’est une autre version : le balisage est moins dense et les sentiers souvent inexistants. Le chemin de randonnée se mêle parfois au cours d’eau. « Il n’y a pas de sentier ou plutôt le cours d’eau est le sentier. Je n’avais jamais randonné avec les pieds mouillés du matin jusqu’au soir. »
Loïc Jaffro est parti le 10 octobre. « Je prends mes vacances pendant l’hiver… Je fuis ces mois-là. » Il est revenu le 17 février. Il a mis 100 jours pour parcourir les 3 000 kilomètres. Il compte une trentaine de kilomètres parcourue chaque jour de marche avec un sac de 11 kilos sur le dos. « Le plus lourd, c’est la nourriture. Il faut prévoir une autonomie d’une semaine. » Donc un sac de 11 kilos auquel il faut ajouter quelques kilos de nourriture supplémentaire.
Pour réaliser son projet, Loïc Jaffro a bénéficié d’une bourse aventure de la Guilde Labalette qui soutient les projets des aventuriers à hauteur de 1 500 euros. Âgé de 30 ans lors de son départ, l’ingénieur a pu bénéficier d’un visa permis vacances travail qui permet de rester un an dans le pays.
Le randonneur y a rencontré d’autres amateurs d’aventures. « Pour rencontrer des voyageurs, il faut voyager », déclare-t-il en toute simplicité. L’aventure en solo n’est pas un frein, bien au contraire. « Dans la vie, quand on cherche des gens pour faire des choses extraordinaires, c’est compliqué et je n’ai pas d’angoisse à voyager seul ». Même pas peur de se retrouver seul face à lui-même. « On arrête de penser à un moment. Quand on marche, on est juste dans l’instant. »
Un voyage extraordinaire ? « C’est un voyage que beaucoup considèrent comme extraordinaire. J’ai juste marché. » Il concède : « Même marcher, ce n’est pas donné à tout le monde. » Il admet aussi avoir renoncé à un certain confort. « C’est ce qui peut paraître extraordinaire : dormir sous la tente, il y a des gens que ça effraie. Comme si la nature était hostile à l’être humain. »
Aujourd’hui, Loïc Jaffro veut partager son expérience. Il a posté des vidéos sur YouTube (sur le compte Te Araroa Supertramp) et a tenu un blog sur son aventure (throughtramp.wordpress.com). « J’ai compilé un max de vécu pour le mettre en page. Aujourd’hui, je cherche un éditeur. » Papier ou numérique. « Il n’existe pas de récit sur ce trail. Ce serait l’occasion de proposer une expérience vécue. » Avec ses bons plans et ses retours d’expériences, comme les guides peuvent le faire.
Loïc Jaffro va reprendre son travail dans les Alpes. Quant à ses prochaines aventures, deux options se profilent. « Soit le projet que je partage avec des amis de créer un lieu de vie en Isère pour des enfants entre 6 et 12 ans. » Par lieu de vie, il entend une structure « entre famille d’accueil et foyer d’accueil ». Si ce projet stagne, Loïc Jaffro prendra un nouvel avion. « J’échapperais à nouveau à l’hiver, peut-être en Corse ou alors un autre projet dans l’hémisphère sud. Ce pourrait être l’Amérique latine ou l’Afrique du sud. »