Le temps de la moisson
La moisson a commencé dans le village. C'est toujours un moment que j'apprécie particulièrement, ( c'est peut être mon côté " jardinier " attaché à la terre féconde, pour le peu que l'on en prenne soin.) Le balai incessant des engins agricoles dans les champs, leur puissance de travail m'ont toujours fasciné. Des machines de toutes les couleurs envahissent la campagne aux alentours pour travailler, jusqu’à la tombée de la nuit, éclairées à l’aide d' énormes phares, et surtout, avant que l’humidité ne tombe mais souvent pas avant 23 heures/minuit. Tout d’abord, les moissonneuses, imposantes car elles ont une large barre de coupe, installée sur une remorque plateau pour être conduite sur les parcelles qui vont être fauchées. Sur place, la machine, en soulevant un nuage de poussière, fait des allers et retours dans le champ, inlassablement, pour couper les blés. Au bout du champ, les chauffeurs de tracteurs, souvent deux pour ne pas perdre de temps, attendent que la machine ait le ventre plein de grains, qu’elle déversera dans les bennes attachées au véhicule. Ensuite, Ils prendront la route jusqu’au silo de la coopérative, ou du négociant le plus proche. Il n’est pas rare de rencontrer de nombreux tracteurs sur les routes dans la région à cette époque de l'année. Le temps est compté, les repas de midi sont pris rapidement pour vite repartir. En fin de soirée, les épouses ou parents apportent un casse-croûte bien mérité ; les journées sont bien remplies. Si le matériel tombe en panne, il est réparé sur place ou au retour en soirée ; l’agriculteur, qui doit être aussi mécanicien et soudeur, travaillera jusqu’à ce que le matériel soit en état de marche pour être à pied d’œuvre le lendemain matin. Cela a des allures de course contre la montre avec la météo. Puis viendra déjà le temps du déchaumage et du labourage pour préparer les terres qui accueilleront les semences futures, ainsi la boucle sera bouclée, en attendant la saison prochaine.