Un hibou dans les bouleaux
Depuis plusieurs nuits, on entend le hululement d'un hibou qui passe ses journées, perché au sommet des bouleaux devant la maison. Bien difficile à repérer, voici deux clichés pris en fin de journée, avant qu'il ne se mette en chasse la nuit prochaine.
Le hibou moyen-duc est l’un des rapaces nocturnes les plus répandus, mais peu de personnes l’aperçoivent en raison de ses mœurs nocturnes. Il devient actif à la tombée de la nuit et part à la chasse aux rongeurs. Il passe la journée à dormir dans un arbre. Son chant, un hou-ou bas, n’est généralement pas audible de très loin.
Des oreilles qui n’en sont pas
Les grandes aigrettes (« oreilles en plumes ») caractéristiques ne servent pas à l’audition. Le hibou les utilise pour ses mimiques. Peu d’animaux peuvent communiquer leur humeur aussi bien que le hibou moyen-duc avec son disque facial et ses aigrettes. Les hiboux fascinent l’homme, car ils ont, comme nous, les deux yeux sur le devant du visage. Cela réduit leur angle de vision. Ce handicap est compensé par l’extraordinaire mobilité de leur cou. Grâce à 14 vertèbres cervicales (seulement 7 chez les humains), les hiboux peuvent tourner la tête à 270°. Ils peuvent ainsi observer ce qui se passe dans leur dos sans devoir tourner le corps.
Bon chasseur, menu peu varié
Le hibou moyen-duc s’est spécialisé dans la chasse nocturne. Dans la nuit noire, il localise ses proies non avec ses grands yeux, mais avant tout grâce à son ouïe très fine. Il entend le mieux autour de 7 kilohertz, la fréquence qui correspond aux cris des campagnols. Ceux-ci constituent 80% de ses proies. Le fin duvet qui recouvre ses plumes et le bord denté de celles-ci lui confèrent un vol silencieux, qui lui permet de surprendre les campagnols avant de les saisir entre ses serres acérées.
Le nombre de campagnols et mulots dans son habitat détermine le nombre d’œufs que pond la femelle moyen-duc. Les années avec peu de rongeurs, il n’y a que 3 à 5 œufs, les bonnes années, les femelles pondent 6 à 8 œufs, à partir de février déjà. Ils sont pondus dans un ancien nid de corneille en lisière de forêt ou dans un bosquet, et couvés par la femelle seule.
Les jeunes n’éclosent pas tous en même temps, car la femelle commence à couver dès la ponte du premier œuf. Après 3 semaines, les jeunes, encore en plumage de duvet, quittent le nid, se tiennent sur des branches et quémandent à grands cris pendant la nuit. C’est seulement une dizaine de jours plus tard qu’ils peuvent voler et suivre leurs parents à la chasse aux rongeurs.