Visite de la sucrerie d'Origny Sainte-Benoite
Le 19 octobre dernier, le blog proposait un article sur l'arrachage des betteraves dans le village, complété le 10 novembre par un papier, concernant cette fois l'enlèvement de l'immense silo de racines acheminées jusqu'à la sucrerie d'Origny qui se trouve à 18 kilomètres du village.
L'envie d'aller voir ce que pouvez ensuite devenir notre betterave sucrière était bien tentante...
Aussi, une sucrerie comme celle d'Origny ne se visite pas aisément, le site est classé SEVESO 2, c'est donc très encadré qu'a eu lieu un déplacement ce samedi 22 novembre sur les installations industrielles de ce groupe Tereos.
Je tiens à remercier particulièrement Laurent Cardon pour cette invitation offerte.
Le site d'Origny-Sainte-Benoite exerce des activités saisonnières de production de sucre et de séchage de pulpe, ainsi que, durant toute l'année, des activités de conditionnement de sucre, de production de sucres spéciaux, d'alcools et de bioéthanol. Il emploie 300 salariés permanents auxquels s'ajoutent 50 salariés saisonniers durant la campagne betteravière.
Quelques chiffres:
La sucrerie distillerie travaille les betteraves produites sur 23 000 hectares cultivés par 800 agriculteurs de l'Aisne, 900 camions au quotidien sur site, 20 000 tonnes de betteraves par jour, une production annuelle de 135 000 tonnes de sucre par an et de 330 000 m3 d'alcool.
Circuit depuis la plate forme de stockage.
( déchargement des camions) 44 000 tonnes pour une autonomie de 3 jours de fonctionnement de la sucrerie, les transporteurs ne roulent pas le mercredi et le dimanche, mais la sucrerie fonctionne 24 h sur 24, 7 jours sur 7.
De la betterave au morceau de sucre !
Les silos au bord des champs paraissent relativement propres, de plus nous avons vu dans l'article du 10 novembre dernier, que le chargement de ces racines se faisait avec de nouvelles machines, qui au passage secouaient les betteraves pour éliminer le plus de terre possible, la sucrerie n'a besoin que de la racine.
Néanmoins, 12 tonnes de pierres ainsi que 20 tonnes d'herbe et de terre sont extraites par jour lors du lavage à la sucrerie sur les 20 000 tonnes de betteraves traitées au quotidien.
Pas moins de 10 000 m3 d'eau journalier sont utilisés pour le nettoyage des racines, une eau qui est recyclée en permanence dans d'immenses bassins de rétention pour être réinjectée ensuite après filtration, dans le circuit de lavage des betteraves. Les boues séchées obtenues sont reprises pour amender les prochaines cultures.
Un des nombreux bassin de filtration
Notre betterave, une fois propre est dirigée vers la râperie pour être transformée en cossettes grâce à l'emploi de "peignes métalliques" Schématiquement la cossette ressemblance à du céleri râpé, mais elle présente 3 côtés pour permettre une meilleure récupération du sucre de la betterave.
Le devenir de la cossette !
Le sucre extrait de la cossette, elle devient pulpe fraiche de betterave ou pellets déshydratés de 6 ou 8 mm de diamètre qui entreront dans l'alimentation du bétail.
Quant au jus obtenu, il sera chauffé dans d'immenses chaudières pour obtenir des cristaux de sucre qui après divers procédés industriels nous donneront le sucre blanc.
La distillerie
Elle produit de l'alcool brut obtenu par action des levures sur le sucre (fermentation), puis par distillation du vin fermenté. Les flegmes (Produit obtenu par distillation sans rectification d'un liquide alcoolique quand celui-ci n'est pas consommable (par opposition à eau-de-vie), subissent ensuite une opération de rectification qui consiste à les épurer par distillation multiple afin d'obtenir un alcool de haute pureté appelé "Surfin", destiné aux secteurs des spiritueux, de la parfumerie, de la pharmacie et de la vinaigrerie.
Les flegmes déshydratés servent aussi à produire le bio éthanol, destiné à l'incorporation dans les essences.