Une indésirable sur la tête d'Isis.
De retour de randonnée, entre deux averses, nous faisons toujours une inspection rapide d'Isis, car parfois c'est une coupure à la patte ou encore une écorchure sur un fil de fer barbelé tant elle saute ou dévale les talus avec fougue... Un p'tit coup d'antiseptique et le problème est réglé.
Là, c'est une sale bestiole très désagréable que nous avons retrouvée derrière une oreille: une tique !
Un dangereux parasite.
Les tiques sont une famille d'acariens qui parasitent essentiellement les animaux sauvages pour se gorger de leur sang. Du printemps à l'automne, elles se postent dans les herbes ou les broussailles jusqu'à une hauteur maximale d'1,20 à 1,50 m pour s'agripper au premier animal à sang chaud qui passe. Elles peuvent donc aussi s'attaquer à l'homme et lui transmettre différentes maladies infectieuses. Ixodes ricinus est l'espèce de tique la plus courante en France. Elle est le principal agent vecteur des bactéries de type Borrelia, responsables de la maladie de Lyme.
La tique Ixodes ricinus vit de deux à six ans et connaît trois stades de développement : larve, nymphe et adulte. Pour passer d'un stade au suivant, elle a besoin d'un unique repas sanguin. La larve, minuscule, choisit en général un petit rongeur ou un oiseau. Elle se laisse ensuite tomber au sol et mue.
Au stade suivant, elle peut s'en prendre à une plus grande variété de petits mammifères ou d'oiseaux.
Enfin, la tique femelle adulte doit prendre un dernier repas avant de pondre et elle choisit de préférence de grands mammifères sauvages (cervidés...) ou domestiques(chiens, bétail...) et parfois sur l'homme. Elle possède un rostre qui lui permet de pénétrer profondément dans la peau et de s'y fixer très solidement tout en secrétant une substance anesthésiante qui rend sa présence inaperçue. Elle se gave de sang jusqu'à augmenter considérablement de volume, puis se laisse tomber au sol pour pondre et meurt peu après. Seules 20 à 30 % des tiques seraient porteuses des bactéries Borrelia et celles-ci seraient assez bien tolérées par les animaux.
Les tiques et les maladies vectorielles transmises par les tiques concernent les chiens comme les humains. Elles représentent un problème de santé publique en nette augmentation. Dossier spécial sur ces parasites qui représentent la première source de transmission de maladies aux animaux et la deuxième source pour les humains, après les moustiques.
Les maladies transmises par les tiques progressent en Europe
L’Europe héberge plus de 60 millions de chiens. Notre mode de vie actuel, accorde de plus en plus de place aux animaux de compagnie et favorise leur mobilité (déplacements avec leurs maîtres). Parallèlement, la prolifération des populations animales sauvages et le réchauffement climatique créent un environnement favorable aux ectoparasites. Ces évolutions se traduisent par une augmentation du niveau d’exposition aux arthropodes parasites, tout particulièrement les tiques, agents vecteurs de zoonoses (maladies transmissibles à l’Homme et inversement).
Les tiques sont la deuxième source de transmission d’agents pathogènes (agents responsables de maladies) aux humains après les moustiques, et sont la première source de transmission d'agents pathogènes aux animaux. En Europe, les tiques ont été identifiées comme vecteurs d'au moins quinze maladies parmi lesquelles sept sont transmissibles à l’Homme. Ces infections comprennent notamment la maladie de Lyme et la méningo-encéphalite à tiques.
Les maladies vectorielles à tiques sont en augmentation en Europe tant chez les animaux que chez les humains. Ces trente dernières années, le nombre de cas de méningo-encéphalites à tiques a été multiplié par onze dans certains pays européens pour atteindre une moyenne de 1 382 cas par an dans la dernière décennie.
Le nombre de cas de maladie de Lyme humaine a été multiplié par cinq au Royaume-Uni. Les cas d’ehrlichiose canine observés dans les pays méditerranéens sont aussi en augmentation.
Un risque toute l’année, même en hiver.
L’activité normale des tiques s’est elle aussi modifiée. Leur période d’activité s’est étendue aux mois de février et mars. Les tiques restant actives plus longtemps, les risques d’infestation sont désormais présents toute l’année, même en hiver.
Heureusement, la place de plus en plus grande faite aux chiens dans notre vie de tous les jours s’est accompagnée d'une meilleure attention des propriétaires à leur santé et d’un accroissement des ressources consacrées à leur médicalisation.
Cela s’est traduit par une meilleure détection des agents pathogènes transmis par les tiques (notamment lors des consultations vétérinaires), et par la reconnaissance de la menace des maladies vectorielles à tiques non seulement pour les chiens, mais également pour les humains.
La progression rapide de ces maladies en Europe, requiert une plus grande vigilance et une protection renforcée contre les tiques, même dans les zones non endémiques.
(Sources SantéVet)
Comment se débarrasser d'une tique.
En cas de piqûre, la meilleure prévention consiste à retirer rapidement la tique, mais il faut éviter d'appuyer sur son abdomen, ou d'utiliser de l'éther (toute régurgitation augmente le risque d'infection).
Appliquer une noisette de savon liquide sur une boule de coton ou un coton tige, tamponner la tique pendant 15 à 20 secondes, elle va spontanément se détacher et se coller au coton quand vous enlèverez celui-ci.
Une autre méthode consiste à utiliser une pince un tire tique vendue en pharmacie, qui permet de la retirer facilement en la faisant tourner. Désinfectez après l'extraction, avec une solution antiseptique. Inspectez ensuite régulièrement la zone piquée, au moins pendant un mois, afin de noter une éventuelle rougeur locale.
Si vous soupçonnez que la tique est restée plusieurs jours ou si vous constatez une rougeur autour de la piqûre, consultez sans tarder. Faute d'un traitement rapide, l'infection va se répandre et le traitement sera plus long et difficile.